Le microapprentissage, c’est « un découpage bien séquencé [qui] permet […] de faciliter l’assimilation d’informations, d’individualiser les apports, de proposer des parcours libres ou encadrés, et surtout d’améliorer la concentration sur des temps plus ramassés. » (Cirstol, 2017, cité dans Burton, 2019).
C’est bien beau tout ça, mais qu’est-ce qui rentre – ou ne rentre pas – dans le cadre du microapprentissage? Quelles techniques utilisez-vous déjà qui pourraient être considérées comme du microapprentissage? Y a-t-il de vrais exemples d’expériences de microapprentissage réussies créés avec différents supports et approches ? Existe-t-il un modèle pour créer un microapprentissage efficace ?
Au cours des deux dernières années, un sommet en ligne qui se concentre uniquement sur le microapprentissage a été présenté par le eLearning Guild : ses mythes et réalités, ses stratégies, sa pratique et son potentiel.
Durant le sommet de l’an dernier, dans sa session portant sur le microapprentissage dans le monde réel (Microlearning in the Real World), Carla Torgerson, Directrice de la conception pédagogique chez Bull City Learning, a répondu aux questions posées plus haut.
D’entrée de jeu, Torgerson mentionne que le microapprentissage n’est pas nouveau, que l’approche existe depuis bien longtemps et que ce sont principalement les approches pédagogiques qui se sont améliorées et la technologie qui a évoluée.
(Source de l’image : Torgerson, 2019)
Grandement supporté par les participants à sa session, Torgerson interprète le microapprentissage comme étant une unité d’apprentissage suffisamment élaborée pour permettre à l’apprenant d’accomplir une tâche spécifique. Cette unité d’apprentissage doit être :
- Spécifique (un objectif d’apprentissage),
- Brève (entre 5 à 10 minutes), et
- Concentrée sur l’apprenant.
Elle propose d’incorporer le microapprentissage :
- Dans les activités de préparation (classe inversée, apprentissage mixte),
- Dans les activités de suivi (renforcement),
- Dans les formations autoportantes (asynchrones), et
- En concevant des outils d’appui à l’exécution (outil de travail).
Peu importe l’utilisation choisie, le but est assidûment d’améliorer la performance de l’apprenant.
Sérieusement intéressée et impliquée dans l’évolution du microapprentissage et ses bonnes pratiques, Torgerson a développé un modèle de conception pour le microapprentissage intéressant et facilement applicable dans le développement d’apprentissages aux niveaux scolaire, postsecondaire et professionnel. J’en ai fait la traduction libre pour les besoins de ce billet et vous pouvez en apprendre davantage en consultant son livre The Microlearning Guide to Microlearning.
(Inspiré de MILE: The MIcroLEarning Design Model by Torgerson)
Lors de la création des ressources, Turgerson propose d’utiliser des outils familiers et souvent gratuits ou accessibles. Par exemple, on pourrait utiliser la caméra vidéo du téléphone intelligent pour interroger des experts (portez une attention particulière à l’éclairage et à l’arrière-plan!), et les logiciels de présentation comme Powerpoint de Microsoft, Prezi Video ou Slidedog, pour concevoir des jeux, des présentations ou des infographies animés. Elle propose également de profiter des ressources inépuisables du web en organisant, créant et impliquant les internautes pour générer du contenu (The Three Cs: Curate, Create, Crowdsource). Plusieurs autres outils ou ressources peuvent aussi être considérés lors du développement de microapprentissage; il suffit d’être créatif et ouvert d’esprit.
Lorsque les formations sont trop difficiles à digérer et donnent des maux de tête aux apprenants, une approche proposant des petites bouchées pourrait être une solution à considérer. Le microapprentissage est une stratégie d’apprentissage moderne et en constante évolution. Elle permet d’offrir une expérience d’apprentissage ciblée et juste-à-temps ouvrant la porte à des innovations supplémentaires qui peuvent renforcer les capacités à résoudre des problèmes de formation et d’apprentissage et à améliorer les connaissances et les compétences des apprenants.
Avez-vous fait l’usage du microapprentissage dans vos stratégies pédagogiques en ligne ou en présentiel? N’hésitez pas à partager vos impressions dans nos commentaires.
Références :
Burton, K. (2019, février 21). Le M-Apprentissage. On met la table! Pratiques FAD. Consulté à l’adresse https://pratiquesfad.ca/le-m-apprentissage-on-met-la-table/
Torgerson, C. (2019). Microlearning in the Real World. Présenté à Microlearning Summit, eLearning Guild. Consulté à l’adresse https://www.elearningguild.com/olfarchives/1640/microlearning-in-the-real-world/?from=content&mode=filter&source=olfarchives&type=Microlearning+Summit+2019
Désolé pour les fautes je me suis relu une fois mon message envoyé…
Le cerveau chez la majorité des gens oublie très vite mais la logique prend le dessus avec l’apprentissage pas à pas sans suivre de tutoriels.
Je l’ai fait lorsque que je donnais le cours de modélisation (AutoCAD 3D), en jouant énormément sur la séquence des pièces à dessiner. Les premiers dessins étaient très simples mais ne comportaient pas de difficulté à leurs réalisations. Je développais ainsi le un rapidité chez l’utilisateur et une confiance en lui. Évidemment j’avais un banque de dessins énorme afin que les plus rapides ne se tournent pas les pouces. J’accélérais le rythme progressivement et je ne perdrais pas la moitié de ma classe. Pour les commandes plus complexes je fournissais ce que j’appelais des « procédure d’exécution ». L’ordre dans laquel les pièces devaient être faites étaient extrêmement graduelle. Quand je montrais un nouvelle commande, tout le monde suivait et ça se faisait en peu de temps. Mo conseiller en formation m’a même déjà demandé si je donnais le cours car 90% du temps les élèves étaient en exercices.
Les résultats obtenus dans mes cours étaient toujours supérieur aux autres groupes. J’assoiyais aussi les élèves plus doués à côté de ceux pour qui leurs erreurs ne sauraient pas aux yeux. J’avais donc plusieurs « assistants ».
Par expérience, je détestais les profs qui partaient sur une démo de trois heures sur une pièce surfacique dans CATIA.
Y a beaucoup de « machinal » dans l’utilisation de logiciel de DAO ou CAO. Je préconisais plusieurs pièces simples plutôt que de faire une pièce complexe où 50% du temps est perdu par l’apprennent juste pour comprendre la pièce.
C’était très efficace de subdiviser un cours de 60 heures en petits segment.
Voilà en ce qui me concerne sur ma méthode de travail.